Et si un magazine ou un livre pouvait se résumer à un site web avec une icône (la fameuse apple-touch-icon
également utilisée par Chrome), un splash screen et des notifications (que seul Safari permet à l’heure actuelle) ?
- Un site web comme un imprimeur, distributeur et kiosque.
- Une icône comme un logo.
- Un splash screen comme une couverture.
- Une notification comme un nouveau numéro.
Et si tout pouvait être aussi simple que ça ? Alors pourquoi les concurrents d’Apple ne le font-ils pas eux-aussi ?
Le web est bien souvent considéré comme has been, il faut absolument faire une app aujourd’hui. Mais les apps font partie du web, elles s’en nourrissent, s’en inspirent et ne font qu’empaqueter des contenus en ligne parfois – pensons aux apps dites « hybrides » et leur HTML5. Pourquoi donc nous imposer cet artefact du présent ? « Appaqueter » parce que nous nous sentons obligés de le faire, parce que cela nous paraît la seule voie possible ?
Seulement, une app demande des moyens. Et même les services qui s’évertuent à en simplifier la création pourraient bien ne pas convenir à tous, notamment aux plus petits des éditeurs. Cela implique un coût ; ajouter une icône et un splash screen est, au contraire, à la portée des plus débrouillards.
Ma volonté est de trouver le modèle de publication le plus simple possible.
Ces dernières semaines, je réfléchis à ce qui pourrait incarner un tel modèle. La newsletter, dont on considère qu’elle est outrageusement datée mais qui reste pourtant le meilleur moyen d’engager les lecteurs, ou le bon vieux site web, dont on sait qu’il peut quasiment se muer en (web) app à l’aide de quelques balises meta
.
Certains vont encore plus loin et imaginent qu’il n’y aura même plus besoin d’avoir son propre site dans quelques années.
La découverte & l’intimité
Les deux modes de publication qui me tiraillent ont une approche différente à mon sens.
- Le site, c’est donner à lire à tous ceux qui passeront par là, que leur curiosité ait été attisée sur les réseaux sociaux ou re-dirigée par un moteur de recherche auquel ils viennent de poser une simple question.
- La newsletter, c’est une relation de confiance qui s’engage peu à peu dans l’intimité. Il faut bien imaginer ce mode de publication comme exclusif et non pas comme un complément du site ; je parle bien là d’attiser la curiosité du lecteur à l’aide d’une simple landing page sur laquelle nous ne ferions que mettre un logo, résumer la ligne éditoriale et inviter le visiteur à nous confier son adresse mail.
Je cherche simplement le modèle dont le fonctionnement pourrait se résumer en un haïku. L’idée est de trouver un système pouvant être adopté par tous sans qu’ils ne se retrouvent enfermés dans une plateforme en particulier.
L’éternelle question
- Pourquoi (s’)investir ?
- Quoi financer ?
- Que monétiser ?
- Comment faire de l’argent ?
L’éternel problème de l’édition numérique.
Il faut bien comprendre que je n’oserais proposer la simplicité comme une solution ; je la vois plutôt comme une approche qui devrait nous permettre de nous en tirer à moindres frais. Elle n’est même pas une stratégie ; je la vois davantage comme un repère qui doit permettre de mieux orienter le développement de la forme éditoriale
Nous sommes amenés à nous poser bien des questions lorsque nous nous lançons dans l’édition, qu’importe que le projet nous semble modeste ou que nous souhaitions en faire un objet susceptible de conquérir le monde.
Combien faudra-t-il d’abonnés à la newsletter ? À quel point le site web devra-t-il etre visité ?
Ou encore…
Le nombre d’ajouts sur l’écran d’accueil d’un appareil mobile deviendra-t-il une statistique sur laquelle baser les coûts de la publicité un jour ?
Au-delà, la vraie question, la seule qui mérite qu’on se la pose aujourd’hui est de savoir combien de vrais lecteurs viser, pas combien de visiteurs peu intéressés nous souhaitons voir passer.
Et il devient alors évident qu’il nous faut clarifier ce que nous souhaitons apporter à ces gens qui se donneront la peine de lire nos articles de bout en bout.
Simplicité & légéreté
20simple est une première étape dans mon expérimentation d’un modèle de publication minimaliste : une feuille blanche devenue machine à écrire dotée d’un bouton « publier ». L’objet est en train d’évoluer peu à peu, à coup de petits détails susceptibles de faire passer ce blog pour une publication plus sérieuse.
Je pense malgré tout qu’il faut faire les choses le plus simplement possible et ne pas s’encombrer de ce que nous avons collectivement pris l’habitude de faire aujourd’hui. Sans vouloir poser un cadre technique à respecter, j’aurais tendance à définir quelques règles – que certains jugeront comme des règles de bon sens.
- Penser pour la lecture, pas pour le nombre de followers sur les réseaux sociaux ou pour les rentrées publicitaires.
- Concevoir pour le smartphone et améliorer l’expérience de lecture pour les autres appareils ensuite, si besoin.
- Privilégier la légèreté quand vient l’heure de faire un choix technique, design ou éditorial.
Une mise en pages simple, adaptée aux téléphones, permettra de nous concentrer sur la composition typographique, ce qui mettra le contenu en avant. Des polices système, conçues et travaillées pour offrir le meilleur rendu possible – donc un confort de lecture optimal – permettront également un site plus léger donc rapide à charger sur les réseaux mobiles.
Et même si je ne sais pas vraiment ce qui se construira sur cette base, l’expérimentation me permet d’ores et déjà de clarifier certaines de mes idées. Je vous invite donc à l’entreprendre si vous en ressentez le besoin.